La femme adultère.

Évangile de Saint Jean – Chapitre VIII – Versets 1 à 12

Après cela, «  Jésus se rendit à la Montagne des Oliviers ».

La montagne était toujours son solitaire refuge. Là, loin de tous, dans le silence, Il retrouvait sa vie, celle de l’Ange descendu du plus haut des Cieux ; vie qui Le relevait de ses longues tristesses causées par l’incompréhension des hommes, Le magnifiait d’une nouvelle puissance, haussant encore sa divine Personne. Toujours plus grand lorsqu’Il le voulait, Il éblouissait les foules sans qu’elles Le comprissent, et, aujourd’hui encore ; cependant qu’elles doivent L’adorer, si elles veulent sortir définitivement de cette Terre.

Jésus, donc « dès le matin alla de nouveau dans le temple ».

Gigantesque dans sa divinité, gigantesque par les Grâces qu’Il portait, les distribuant dans le mystère, n’importe où, à ceux qui venaient Le voir ou L’entendre, Il continuait son travail d’Amour sous le Regard du Père, travail sans cesse agissant depuis son Incarnation et qui sauve ce monde à jamais des pires abîmes du Mal devant lesquels le Déluge ne paraît rien.

« Et tout le peuple » — attiré par une force irrésistible — « vint à Lui ».

« S’étant assis, Il les enseignait ».

Sa Voix avait alors des accents inaccoutumés, si pénétrants, que ceux-là mêmes qui étaient contre Lui, n’osaient parler et L’écoutaient.

« Alors, les Scribes et les Pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère ; et la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Moïse, dans la Loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes ; toi donc, que dis-tu ? Ils disaient cela pour l’éprouver afin de pouvoir l’accuser. »

La Vérité, la Justice, l’Amour se montraient devant eux. Mais aveuglés par leurs mauvais sentiments, ils voyaient Jésus se trahir et eux, Le confondre devant le peuple, s’en saisir sur-le-champ pour Le livrer aux juges et aux pires châtiments.

«  Mais Jésus s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. »

Il écrivait pour que ceux qui, là présents et qui ne pouvaient L’entendre, soient instruits de ce qu’Il allait dire de vive voix ; car chacun avait remarqué qu’Il s’était baissé et traçait des caractères sur le sol.

« Comme les uns et les autres continuaient à L’interroger, Il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et s’étant de nouveau baissé, Il écrivait sur la terre », y terminant ce qu’Il avait déjà commencé et qu’Il venait à l’instant de déclarer de vive voix.

« Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu’aux derniers. »

Quels sont ceux qui, en ce monde, sont sans péchés, vivent pour autrui comme Dieu le veut ? Les péchés des uns ne sont-ils pas ceux des autres ? L’envie, l’égoïsme, l’orgueil, la jalousie, la haine restent le fond de la nature humaine. Cependant, les hommes se jugent mutuellement au lieu de se regarder comme responsables de cet état de choses pour ne pas, sans pitié, se condamner entre eux. Qui donc ne reconnaîtrait ses faiblesses et ne pardonnerait aux coupables pour être, par eux, absous un jour ?

De cette fraternité sortirait un souffle divin, celui de l’Ame qui ferait de tous, un seul cœur, un seul esprit, bénis par Dieu pour lutter contre le Mal et en triompher. Quelles grâces du Ciel ne descendrait-il pas sur les hommes ! Alors, le désir d’être meilleurs serait le but de leur vie. Leur justice n’aurait plus le visage de prétoires de perdition, mais de bienfaits. Car on n’y verrait plus la défense brutale de soi et de la Société, mais l’Amour, celui qui abolit la force inexorable parce qu’il console, relève, sanctifie. L’Amour qui est de Dieu ne veut jamais la souffrance du pêcheur, il attend ses regrets, sa rénovation morale, afin qu’il redevienne l’Enfant du Ciel.

« Et Jésus reste seul avec la femme qui était là au milieu. Alors, s’étant relevé et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit : Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamnée ? Elle répondit : Non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus : va et ne pèche plus. »

Qu’est-ce à dire ? Jésus ne condamnerait-Il pas le pécheur ? Certes, Il le condamne.

Cependant, cette femme a été touchée par la bonté et la justice du Christ. Un dieu, spontanément, s’est montré à elle. Devant tant de splendeur elle reste bouleversée ; elle s’y donne et, immédiatement, se métamorphose.

Quel saut miraculeux l’Ame a fait en cette créature, l’a arrachée à ses bas instincts jusqu’à lui découvrir la vie qu’elle doit choisir désormais. Quel retour à la Vérité ! Sa foi en Christ l’a purifiée, sauvée. La Grâce l’a couverte de sa Lumière et de son Espérance. C’est pourquoi Jésus lui dit : Va, et ne pèche plus. Il sait qu’elle ne péchera plus.

Combien de Miracles semblables à celui-ci Jésus n’accomplit-Il pas durant sa vie terrestre ? Miracles n’ayant d’autres raisons que sa Beauté divine et l’immensité de son Amour transformant ceux qui, pénétrés par elles, s’offraient à Lui par le plus pur et le plus profond d’eux-mêmes.

Quand les hommes comprendront-ils les Prodiges du véritable Amour que le Christ a répandu sur la Terre, en seront-ils convaincus ? Aimeront ils Dieu et son Fils par-dessus toutes choses ? Et recevront-ils d’Eux le même Amour, enrichi de combien de Grâces pour leur Bonheur ici-bas et leur envol rapide vers l’Éternité ?

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