Évangile de Saint Jean selon l’Esprit
Chapitre IX – Versets 1 à 41
v. 1. « Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. »
Jésus, dès Son plus jeune âge, avait vu toute Sa Vie de Grand Missionné. Il savait rencontrer cet aveugle, le guérir et par Son Miracle convaincre les hommes qui, en reconnaissant Sa Divinité, se pénétraient de Son Rayonnement Divin, Le suivaient pour aller à Dieu.
Délivrer les hommes de leur matérialité, les mener à Son Père, ce fut là toute Sa Vie. Avec quel Amour ne s’y employa-t-Il pas ? Mais s’ils Lui restaient hostiles, grâce à Sa Présence, la planète retrouvait la stabilité de ses forces naturelles que, par leurs mauvaises activités, ils avaient altérées.
Dieu a créé, crée uniquement pour Ses Créatures qui, de Monde en Monde, en raison de leurs œuvres, gagneront l’Eternité. Et, quand un de ces Mondes se perd, le Christ intervient et le sauve. Ainsi fit-Il pour la Terre.
v. 2. « Ses disciples lui firent cette question : Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? »
Savoir si la cécité de cet homme était le résultat d’une hérédité dont les parents seraient coupables, ou de fautes datant de ses vies antérieures : tel était l’objet de leur demande.
v. 3. « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché ; mais afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. »
A cette privation de la vue, il n’y a pas d’expiation. Dans les hauteurs, des Anges aux ailes couleur d’azur se sacrifient en descendant de leur propre chef sur les Mondes lorsque le Christ y paraît en Mission Souveraine. Ils satisfont à leur Adoration pour Lui. Ainsi fit cet aveugle-né qui s’incarna par sa volonté pour que Christ donnât aux hommes la mesure de Sa Puissance par un Miracle retentissant. Amour qui remplis les Cieux de Tes Fruits Eternels, que tu es inconnu sur ce globe si loin du Père, car le cœur humain ne connait que l’amour égoïste !
Christ d’Amour au Sein des Hautes Demeures, quand, Vous imitant, les hommes ramèneront-ils leur vie à Dieu en Le glorifiant, par leurs sacrifices, comme Vous le fîtes ici-bas ? Si Votre but était de sauver la Terre et l’humanité, Vous en aviez un autre, celui de rendre témoignage à Votre Père en répandant Son Nom par Vos Œuvres sans tache que Vous Lui offriez, Le remerciant d’avoir été choisi par Lui comme le plus Divin de ses Fils, jusqu’à oublier Christ, que Vous en aviez les Mérites !
Christ, Vous Seul savez ce que la créature, et ce qu’Il est en droit d’attendre d’elle pour lui accorder le Bonheur Eternel. Mais quand les hommes admettront-ils que Dieu S’est donné à eux par l’Ame, le Don de Lui-même en chacun d’eux, ce Don rempli d’Infini ?
Tout vient de Dieu et Lui revient. Nous ne pouvons vivre sans Lui. Mesurons sa Grandeur et notre petitesse. Que sommes-nous sans Lui ? Connaissons-nous la minute à venir ?
Abaissons donc notre orgueil. Comme le Sauveur, ramenons notre vie à Dieu. C’est notre Salut. Mais soyons modestes comme le Christ le fut. La modestie est le support des plus belles vertus. En dehors d’elle il n’y a qu’apparence, trompeuses de celles-ci. Acceptons notre Modèle qui fut, par sa Vie, un dieu sur la Terre, nous apportant en Son Cœur l’Eternité !
v. 4. « Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui l’a envoyé. »
Je suis la Lumière incréée. Tant que Je serai parmi vous elle brillera ; La Terre n’aura jamais de plus grand et de plus beau Jour, parce que Je la couvre visiblement des Bienfaits des Cieux, pendant que Je suis dans la chair que Je ne reprendrai jamais.
v. 4. « La nuit vient, où personne ne peut travailler. »
Mais quand j’aurai retrouvé mon Père, la nuit descendra sur la Terre. Mes Œuvres s’y perdront jusqu’à sembler disparaître. Les ténèbres se regrouperont parce que les hommes ne M’auront pas suivi. Ils n’aspireront plus qu’à posséder le veau d’or au lieu de devenir les candidats du Ciel. Ils parleront bien de Dieu mais sans songer à Lui plaire. Et l’on cherchera en vain les ouvriers du Seigneur. Et la divine Espérance qui suscite le courage de vivre et de quitter rapidement ce monde ne le réconfortera pas.
v. 5. « Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »
Je la porte en Moi. Je l’exprime avec une Force si puissante que la Terre et tout ce qui émane d’elle en subit les influences. Je métamorphose les êtres qui M’aiment et Me reconnaissent. Je suis la Lumière que vous devrez avoir, un jour, dans votre esprit pour entrer à jamais dans la vue sans fin.
V. 6. « Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. »
Cette manière d’agir est surtout symbolique. Jésus aurait pu guérir l’aveugle-né sans ce geste. D’Il pétrit un peu de terre avec un peu de salive, c’est pour montrer que cette planète et les hommes, ne font qu’un, que ces derniers en sont les maîtres, peuvent faire d’elle ce qu’ils veulent au matériel et au surnaturel. Il en est de même sur tous les Mondes ; leurs habitants les élèvent ou les abaissent selon leur valeur morale.
v. 6. « Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l’aveugle et lui dit :
v. 7. « Va et lave-toi au réservoir de Siloé (nom qui signifie envoyé). Il y alla, se lava, et s’en retourna voyant clair. »
Le Miracle était accompli ; cependant que, dans l’invisible autour de la Terre, des désincarnés, émus de cette guérison, louangeaient Jésus et Le chantaient tandis que les hordes noires blasphémaient le Nom du sauveur.
L’orgueil aveugle Satan ; son esprit de domination le grise car il fait ce qu’il veut des hommes qui sont devenus ses serviteurs.
v. 8. « Ses voisins et ceux qui auparavant l’avaient connu comme un mendiant disaient : N’est-ce pas là celui qui se tenait assis et qui mendiait ?
v. 9. « Les uns disaient : C’est lui. D’autres disaient : Non, mais il lui ressemble. Et lui-même disait : C’est moi. »
Tous sont au comble de la surprise, et le miraculé aussi. Il est, lui, ébloui ! Cette guérison inattendue ne laisse pas chacun de regarder ce Prodige comme un acte inexprimable. Tout de suite on cherche à savoir ce qui s’est produit.
L’Ange du Ciel était donc devenu un mendiant, privé de la vue et démuni de tout. Il avait quitté le Bonheur Céleste pour le malheur et la mort. De si Haut être tombé si bas cache quelque chose de particulier, une incantation de l’Amour qu’on ne peut imaginer en ce monde perverti.
Si l’on sent l’Amour de Dieu comme le plus grand des Amours, si on le découvre dans la Perfection qu’atteignent les êtres dans l’Eternité, sera-t-on étonné du sacrifice de cet Ange ? Non. Celui du Christ le dépasse incomparablement. Ce que l’on peut en déduire c’est que l’Amour gouverne l’Infini, qu’en raison même de cette affirmation, le sacrifice représente la nature même des Elus qui ne peuvent vivre sans lui, comme nous ne pourrions vivre sans notre sang. Il n’y a donc pas de sacrifice au sens propre ; c’est un besoin qu’a la créature parfaite de se donner. De même, quand nous aimons, nous avons le désir de le manifester par maints sacrifices selon notre évolution.
Père, Vous n’êtes qu’Amour ! Tous Vos Actes le prouvent. L’homme, dans sa chair, ne le réalise pas. Il ne discerne pas encore ce qui est de Dieu, ce qui est de l’Esprit !…
v. 10. « Ils lui dirent donc : Comment tes yeux ont-ils été ouverts ? »
Il est clair qu’ils ne saisissent rien de la guérison spontanée que vient d’accomplir le Christ sous leurs yeux.
v. 11. « Il répondit : L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, a oint mes yeux, et m’a dit : Va au réservoir de Siloé, et lave-toi. J’y suis allé, je me suis lavé, et j’ai recouvré la vue. »
L’aveugle guéri conte ce qui s’est passé, comment il a recouvré la vue. On croit en lui, sa sincérité est persuasive.
v. 12. « Ils lui dirent : Où est cet homme ? Il répondit : Je ne sais. »
Mais Jésus, sans qu’on sache comment, n’était déjà plus là, laissant ceux qui avaient été témoins du Miracle à leur stupéfaction et à leurs réflexions. Il savait que, restant Visible, on Lui eût posé des questions auxquelles Il n’aurait pas répondu à cause des ennemis qui L’entouraient. Sage, toujours, jusque dans les moindres détails de sa Vie, Il les calme par sa disparition, évite ainsi leur colère qui engendre toujours le mal, jamais le Bien.
Si l’homme voyait sur son corps-esprit les méfaits de la colère, il la redouterait. Il constaterait qu’elle y crée des lueurs d’un rouge sanglant qui le balafre de haut en bas, attirent de mauvais esprits pouvant le conduire aux mots les plus vifs, aux coups, au meurtre, parfois au suicide.
v. 13. « Ils menèrent vers les pharisiens celui qui avait été aveugle. »
C’est avec un mauvais état d’esprit qu’ils allèrent vers les adversaires du Christ pour connaître leur verdict.
v. 14. « Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue, et lui avait ouvert les yeux.
v. 15. « De nouveau, les pharisiens aussi lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. »
Le sabbat, chez les Juifs, est le Jour du Repos absolu. Jésus n’ignorait pas le scandale qu’allait provoquer son Prodige. Donner une leçon aux pharisiens orgueilleux et aussi un enseignement était son but ! N’était-Il pas là pour éclairer les hommes, les retirer de leurs ténèbres ? N’étaient-ils pas la Voix de Dieu ? Il les bravait donc encore. Voulant les rendre meilleurs, Il leur épargnait le pire afin qu’ils se condamnent le moins possible devant Dieu. Le faussaire triomphait encore devant un dieu chargé de toutes les Grâces du Ciel, un dieu sur ce sol ; au moment où le Père avait jugé que Son Fils devait être reconnu par l’humanité.
Dieu n’est-Il pas toute Sagesse et toute Justice ? Ce qu’Il ordonne et ce qu’Il fait ne peut être que parfait au jour et à l’heure fixés, de toujours, pour le Bien de Ses Créatures.
v. 15. « Et il leur dit : Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé, et je vois. »
L’homme répéta comment s’était opérée sa guérison inespérée avec un accent du Vrai si digne de foi que même celui qui était de parti pris en était touché au plus profond de lui-même, et croyait ce qu’il entendait s’il se dégageait des suggestions de l’adversaire noir, toujours prêt à saper les Choses du Ciel.
v. 16. « Sur quoi, quelques-uns des pharisiens dirent : Cet homme ne vient pas de Dieu car il n’observe pas le sabbat. »
Cette réflexion n’est pas imprévue. On sait comment les Juifs observaient le jour du seigneur. Quoiqu’il arrivât aux uns, aux autres, ils ne s’en souciaient pas. Etrange conception en vérité ! Dieu n’a ni jour, ni heure, ni lieu pour secourir Ses Enfants. Ses Grâces sont de tous instants. Ce qu’Il veut, c’est qu’on prodigue le Bien à pleines mains et dans n’imports quelles circonstances. Si chacun agissait en conséquence, la Terre deviendrait un paradis terrestre. L’aberration des pharisiens ne peut prévaloir qu’à la faveur d’une mauvaise compréhension de Dieu et de Son Amour, aberration qui, sous bien des formes, fausse aujourd’hui l’idée qu’on a du Créateur.
v. 17. « D’autres dirent : Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles ? »
Le Christ restait donc toujours le Grand Incompris, regardé comme un pécheur, pour le moins, alors que toute Sa Vie s’auréolait de Sublime et qu’Il apportait la Paix par Son Verbe !
Il peut paraître étonnant, de nos jours, que le Christ, après deux millénaires, ne soit pas reconnu, en général, comme un dieu ou même comme un être d’exception. Ce qui est véritablement de Dieu reste rejeté de ce globe. La Terre, comme au temps de Jésus, est couverte de ténèbres. Que faudra-t-il pour les en chasser ? Que les hommes ne vivent plus selon la chair mais selon l’Esprit. Dès lors, ils n’auront pas à craindre les pires choses qui s’annoncent pour eux et pour la planète, parce que leur Chemin sera Celui du Fils de Dieu.
v. 16. « Et il y eut division parmi eux. »
Ils ergotaient sur la Personne du Christ. Leurs idées n’étaient autres que celles de leur aveuglement et de leur méchanceté ! Et si quelques-uns pensaient autrement, ils n’osaient parler, de crainte d’être sévèrement jugés et jetés hors du Temple.
Le nombre, ici-bas, a la force pour lui. La force fait loi. Comme le Mal gouverne, c’est lui qui l’emporte. Il a des facilités d’aboutir que le Bien ne possède pas. Ce monde vit de basses jouissances, au lieu de vivre par les Clartés de l’Esprit. Il erre dans le désert qu’il a préparé de ses mains en restant sourd aux Choses du Ciel.
v. 17. « Ils dirent encore à l’aveugle : Toi, que dis-tu de lui, sur ce qu’il t’a ouvert les yeux ? Il répondit : C’est un prophète. »
Ce qui n’arrête nullement les pharisiens dans leurs impressions sur le Christ. Ce Prophète n’était toujours pour eux qu’un faux prophète. Jésus, encore une fois, après un Miracle éclatant, tombait au rang d’un mystificateur et celui qui était aveugle n’était qu’un faux aveugle.
Les pharisiens partirent faire une enquête.
v. 18. « Les Juifs ne crurent point qu’il eut été aveugle et qu’il eut recouvré la vue, jusqu’à ce qu’ils eussent fait venir ses parents. »
Les Juifs ne croyaient toujours pas aux Pouvoirs Divins de Jésus. Et leur colère contre Lui ne cessait de gronder. Ils vont appeler la mère et le père de l’aveugle-né, espèrent apprendre, par eux, que cette guérison est une mystification. Ils attendent beaucoup de cette entrevue, la juge décisive pour combattre l’influence du Christ sur le peuple.
v. 19. « Et ils les interrogèrent, disant : Est-ce là votre fils, que vous dites né aveugle ? »
Le calme des parents les surprend. Néanmoins, ils croient que leur autorité morale les impressionnera, démasquera et flétrira le Christ devant tous.
Ils insinuent :
v. 19. « Comment donc voit-il maintenant ? »
v. 20. « Ses parents répondirent : Nous savons que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle ;
v. 21. « Mais comment il voit maintenant, ou qui lui a ouvert les yeux, c’est ce que nous ne savons. Interrogez-le lui-même, il a de l’âge, il parlera de ce qui le concerne. »
Ils laissent à leur fils le soin de dire la Vérité sur sa guérison. N’auraient-ils pas dû la crier face au monde ? N’est-ce pas en la voulant que les hommes deviendront justes au lieu de la cacher ou de la déformer, pour servir leurs intérêts particuliers ou collectifs, céder ainsi aux agissements du Mal.
Les hommes devraient vivre pour la Vérité. S’ils la cherchaient en toutes choses, le Mensonge disparaîtrait de la Terre et les chemins de la vie deviendraient sûrs et meilleurs. Il n’y aurait plus de rivalité, de conflits d’où sortent la méchanceté., la vengeance, la haine et le sang.
Qui ne s’incline devant elle quand elle est reconnue ? Elle éclaire, convainc, justifie. C’est le principe initial de tous les apaisements.
v. 22. « Ses parents dirent cela parce qu’ils craignaient les Juifs ; car les Juifs étaient déjà convenus que, si quelqu’un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait exclu de la synagogue.
v. 23. « C’est pourquoi ses parents dirent : Il a de l’âge, interrogez-le lui-même. »
La crainte du plus fort physiquement, pécuniairement, intellectuellement, est toujours menaçante dans notre société au plus bas du matérialisme. Saura-t-on enfin que Dieu n’a d’autres sanctions par Ses Lois que celles de la Conscience et de l’Amour ?
v. 24. « Les pharisiens appelèrent une seconde fois l’homme qui avait été aveugle. »
Orgueilleux, ils veulent contraindre le miraculé à se démentir ;
L’orgueil de Lucifer a préparé Satan, conduit l’homme aux dominations arbitraires, à la soif des honneurs et des gloires de ce monde qui le perdent pour longtemps, loin du Bonheur, loin de Dieu.
v. 24. « Et ils lui dirent : Donne gloire à Dieu ; nous savons que cet homme est un pécheur. »
C’est-à-dire : remercie Dieu de ta guérison. C’est bien Dieu qui t’a guéri, notre Dieu du Ciel et non Celui en qui tu crois.
Les pharisiens ne se lassent pas de frapper l’esprit du mendiant. Forcer sa Conscience, l’amener à renier le Sauveur les hantent (< ici j’écrirais « les hante » car ce sont deux infinitifs qui précèdent et qui servent de sujet. Bien qu’il y en ait deux je mettrais hante au singulier. A toi de voir…). Mais il n’en sera rien.
v. 25. « Il répondit : S’il est un pécheur je ne sais ; je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois. »
Il résiste à leur pression concertée, leur répond avec l’assurance d’une créature qui dit la Vérité. Cependant, ils poursuivent leur but ; ils vont encore essayer de le confondre.
v. 26. « Ils lui dirent : Que t’a-t-il fait ? »
Ils veulent prouver à tous que l’aveugle-né est un menteur. Ils ne voient pas en lui un Ange descendu du Ciel, en dehors des contraintes humaines. Avec ruse ils l’interrogent :
v. 26 « Comment t’a-t-il ouvert les yeux ?
v. 27. « Il leur répondit : Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté ; pourquoi voulez-vous l’entendre encore ? Voulez-vous aussi devenir ses disciples ? »
En un instant, la foi profonde du mendiant, en Christ, jaillit comme un trait de feu. Les Juifs en sont subjugués. Le pauvre hère les dépasse. Le Ciel s’est ouvert sur lui. Sa foi vibrante en a les Echos. Par elle, hautement, il invite ceux qui l’entendent à suivre le Rédempteur. L’Ange a parlé en l’homme.
Secours secret, sacré, combien de fois au cours des âges vous êtes-vous renouvelé sous des formes différentes souvent cachées et parfois visibles comme le fut la venue de Jeanne d’Arc ici-bas !
Connaîtra-t-on jamais l’Amour Divin ? L’Amour sur cette Terre n’est-il pas ouillé ou incompris ? Il y rampe entre le désir et l’intérêt. Si l’Amour s’atténue dans la possession d’un être au lieu d’y grandir, il n’est pas du cœur d’abord. Deux cœurs ne doivent faire qu’un. Là s’accomplit le véritable Amour, quelque chose d’En-Haut, de l’Ame, qui domine la chair, la rend secondaire, purifie l’amour charnel. Quand les hommes vivront-ils par l’Esprit pour en être convaincus ?
Mais, s’écrièrent les pharisiens, cet être, ce déchet humain, reconnait le Messie en Celui qui l’a guéri. La fureur s’étant emparée d’eux,
v. 28. « Il l’injurièrent et dirent : C’est toi qui es son disciple ; nous, nous sommes disciples de Moïse. »
Moïse fut l’Envoyé de Dieu et du Christ. En Lui se groupaient les Enseignements du Sauveur. Et si les Juifs voyaient en Moïse le plus Grand des Prophètes et devant lui n’acceptaient pas la Divinité du Christ, c’était aussi parce qu’ils attendaient un roi de la Terre, cousu de richesses, et non un Etre Unique, dans Son Renoncement et Ses Vertus dont ils sentaient le Jugement sévère peser sur leur orgueil et leur matérialité. Cependant ils avaient l’impression claire que la Vérité était en Christ. Qui donc, à Ses Côtés, ne la recevait pas ?
Hommes, vivez par l’Ame ! Libérés de la Matière par vos œuvres idéales, vous connaîtrez ce qu’est l’Esprit, le Divin, et le Christ vous apparaîtra dans toute Sa Beauté. Il vous conduira sans heurt à Son Père. Mais soyez à Lui sans répit. Il vous aime, vous attend. L’Amour du Père est en Lui. N’ayez d’autre but que de L’aimer et de Le suivre. Il sera votre Roi. Vous vous entrouvrirez les Cieux, en jouirez en vous-mêmes, dès ici-bas, comme un juste.
v. 29. « Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-ci, nous ne savons d’où il est. »
Le fossé entre les Juifs et le Christ se creusait encore davantage. Les Juifs L’accusaient de n’être que le fils d’un charpentier et un démon, tandis que Moïse restait leur Très Grand Prophète. Ces deux Etres sont bien différents. Moïse fut de la Terre dans sa Haute Mission. Les temps étant arrivés, le Christ vint, pour être reçu par les hommes qui devaient Le reconnaître Souverain dans Sa Divinité. Dieu en avait jugé ainsi. Mais, dans leur liberté, ils écoutèrent Satan, n’eurent pour le sauveur qu’aveuglement et méchanceté, jusqu’à vouloir sa mort que Dieu ne voulut pas.
v. 30. « Cet homme leur répondit : Il est étonnant que vous ne sachiez pas d’où il est ; et cependant il m’a ouvert les yeux. »
L’homme se tait, mais l’Ange l’avertit des mauvais sentiments de ses interpellateurs envers le Christ. Avec fermeté, mêlée d’une teinte d’ironie, l’homme leur répète : celui qui m’a guérit est du Ciel. Lui Seul le pouvait sur la Terre.
v. 31. « Nous savons que Dieu n’exauce point les pécheurs ; mais, si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, c’est celui-là qu’il exauce. »
Certes, Dieu n’exauce pas ceux qui construisent leur vie sur des erreurs avec lesquelles ils se satisfont, tels les démons, tombés au plus bas de la Création, les révoltés contre Dieu et contre le Christ. Toutefois, Dieu attend l’heure où les créatures regretteront leurs fautes pour les soutenir et leur pardonner, lorsqu’elles seront décidées à faire Sa Volonté, par leur foi, leurs vertus et leurs œuvres. Et l’aveugle-né continue :
v. 32. « Jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. »
Un aveugle-né ne pouvait donc être guéri, disait-on à cette époque. Et pourquoi ?
Qu’est-ce qu’un aveugle-né ?
Il est celui que ses regards ont attaché aux basses convoitises de ce monde pendant des vies et des vies. Employant n’importe quel moyen pour se les approprier, il s’est perdu tant dans le Mal que le foyer visuel coupable de cet état s’éteint progressivement jusqu’à mourir.
Tout organe ne répondant pas à la fonction sainte qui lui est dévolue s’entoure de fluides impurs, lesquels provoquent des maladies inguérissables. Pourtant, Dieu n’empêche pas les hommes d’en atténuer les effets par des possibilités propres à eux, s’ils en trouvent.
Les maladies chroniques guéries par la science le sont définitivement quand le malade a une vie de vertu. Sans quoi la maladie disparue reparaît, après un certain temps, sur un autre organe déficient. Si elle en est chassée, elle se reporte ailleurs encore, ainsi de suite, jusqu’à l’épuisement des mauvais fluides qui en sont la cause.
v. 33. « Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »
Le miraculé soutient toujours avoir été guéri par le Christ, que Lui Seul pouvait lui rendre la vue. Sa foi en Christ demeure. Il fallait à ce pur, sous les haillons d’un mendiant, cette résistance du Ciel, pour ne pas fléchir devant les pharisiens, dont l’autorité orgueilleuse voulait l’obligé à se rétracter, à blasphémer le Christ en Le ramenant à l’image d’un pécheur.
v. 34. « Ils lui répondirent : Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous enseignes ! Et ils le chassèrent. »
Les Juifs indignés lui jettent à la face qu’il n’est qu’un pécheur.
Quel homme ose accuser un autre homme de pécher ? Y a-t-il un modèle de vertu ici-bas ? Même si un être se désigne comme tel, il a ses faiblesses. Les sages, les saints, le sont devant les hommes, non devant Dieu. Si la Perfection était en ce monde, tant soit peu, des courants de la vie de l’Esprit y circuleraient, l’humanité s’élèverait, se préparerait à sortir de ses ténèbres, et la Terre, lentement, se libèrerait de son état matériel.
La chair est l’ennemie de tout ce qui ressort de l’Esprit, les pharisiens en étaient l’exemple frappant.
v. 35. « Jésus apprit qu’ils l’avaient chassé ; et, l’ayant rencontré, il lui dit : Crois-tu au Fils de Dieu ? »
Il semble étrange que Jésus parle ainsi à celui qu’Il savait venir des Cieux pour Le servir. Pouvait-il en être autrement ? Non. Ce qui est de l’Esprit reste inconnu des hommes. La créature en s’exilant sur la Terre, par sa faute, dès son Premier Berceau situé aux Portes de l’Eternité s’est retiré des Choses d l’Esprit, ne les comprend plus. Elle doit les retrouver par ses propres efforts. Le mendiant garde donc son aspect misérable quoique étant un Ange du Ciel, et Jésus l’approche comme s’Il S’adressait à un homme quelconque : Crois-tu au Fils de Dieu ?
v. 36. « Il (l’homme) répondit : Et qui est-il Seigneur, afin que je croie en lui ? »
L’Ange ne se connaît toujours pas. Il s’ignore. Cela doit être. Total est son sacrifice dans la chair, incroyable pour les hommes, car ils ne savent pas ce qu’est l’Amour, le Véritable Amour, Celui de Dieu et celui des Anges. Il parle en homme, quoiqu’il eût pu affirmer, avec fougue, qu’il avait cru tout de suite au Christ en Le voyant, sans employer les termes cités plus haut, auxquels Jésus va répondre.
Habitué à vivre loin du Ciel, au contact des hommes, il n’a pas osé s’arrêter aux vibrations divines de son Ame. Retiré dans sa modestie, c’est avec émotion qu’il reconnaît le Christ et L’adore, dans un silence intérieur qui le transporte au plus Haut des Cieux.
O modestie, si tu étais l’Ame de la Terre, l’homme serait détaché de tout. Quoi donc l’attirerait dans son abandon d’ici-bas ? Le Ciel, car alors son Ame le lui montrerait dans ses Ressources Eternelles.
v. 37. « Tu l’as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle c’est lui. »
Jésus Se dévoile. Ses Paroles reflètent Sa Divinité. Alors, le mendiant s’ouvre sous son manteau de chair. Il a des regards d’Ange. Qu’ils sont grands ces yeux d’Ange, remplis d’Infini, même quand ils ont l’apparence de la nature humaine ! O Mystère des Cieux, qu’il est doux d’apercevoir comme votre ombre sur certains visages qui nous apportent l’Espérance d’un Bonheur incroyable ici-bas.
v. 38. « Et il dit : Je crois Seigneur. Et il se prosterna devant lui. »
Il reconnaissant en Jésus le Christ, le Messie. Il le dit avec le souffle ardent de sa foi. Aux accents de son Ame, le Divin du Christ a, en lui, touché le sien. Il adore le Christ visiblement comme on L’adore dans l’Eternité. Il s’agenouille. Ebloui par l’Eclatant Rayonnement du Christ, il s’est retrouvé lui-même, sait maintenant, lui, le mendiant, qu’il est un Ange. Il connait son sacrifice, attend son retour à Dieu. Il a rempli sa mission. Il en a la joie indicible d’un Ange des Cieux.
v. 39. « Puis jésus dit : Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »
Je suis venu éclairer le monde. Je porte en moi la Lumière Incréée. Rien ici-bas ne peut la remplacer. Si, sur la Terre, elle a été répandue par les Prophètes, celle que j’apporte de la part de Mon Père ne l’exclut pas, mais la couronne, la rend féconde par ses Grâces et sa Vérité.
Heureux ceux qui jusqu’à présent ne voient point en ce monde : ce sont des chercheurs, des purs, des insatisfaits. Ils m’attendaient au fond d’eux-mêmes. Ma Lumière les illumine. Pénétrés par elle, ils gravissent avec Moi la Vois Sacrée. Malheureux ceux qui ont cru voir, ils vont d’après leur propre jugement, arrêtant les élans de leur Ame, ils ne peuvent me reconnaître. Leurs ténèbres les égarent.
v. 40. « Quelques pharisiens qui étaient avec lui, ayant entendu ces paroles, lui dirent : Nous aussi sommes-nous aveugles ? »
Ils estiment que les Paroles du Christ les visent. Plein d’arrogance, ils croient Lui en imposer. Ils veulent toujours ignorer le Sauveur et Sa Science Infinie.
v. 41. « Jésus leur répondit : si vous étiez aveugles vous n’auriez pas de péchés. »
Ma Venue vous purifie, vous place en pleine Lumière. Si vous ne l’acceptez pas, vous péchez contre Dieu, contre Moi et contre vous-mêmes. Jamais vous ne pourrez revenir à votre Créateur sans M’aimer et Me servir. Aucun être ne peut sortir de la Terre, monter le Chemin de l’Eternité à travers les Mondes, s’il n’a reconnu le Christ comme le Sauveur de l’humanité ;
v. 41. « Mais maintenant vous dites : nous voyons. »
Jésus spécifie bien qu’ils doivent croire désormais en Lui parce qu’Il est là Présent, Lui, le rédempteur, la Lumière des Lumières !
Il affirme que chacun doit être persuadé de Sa Divinité, qu’Il est l’Irrésistible par Sa Puissance Divine, à moins qu’on ne Le reconnaisse pas par un mauvais état d’esprit qu’Il définit par ces mots :
v. 41. « C’est pour cela que votre péché subsiste. »
C’est-à-dire que vous pécherez toujours si vous ne venez pas à moi, et ne Me suivez pas avec Amour.