Matthieu chapitre 4, versets 1 à 11. Luc chapitre 4, versets 1 à 13
« Alors Jésus fut emmené par l’esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. » (Matthieu IV/1).
Jésus, Image la plus ressemblante du Père, reflète le BIEN ETERNEL. Combien le Mal ne pouvait L’atteindre, Lui, dont la Puissance dépassait, par sa Gloire, celle de son adversaire Satan!
Venu des Cimes divines, Il ne pouvait être tenté ; cependant, l’ange noir, fou de domination, n’en était pas convaincu.
DIEU connaît toutes choses. Il savait que Satan chercherait à se mesurer avec le Fils, l’Époux de la VIE ÉTERNELLE. Alors, Dieu laisse Jésus seul avec Lucifer, montrant à ce dernier qu’Il ne délaisse aucune de Ses créatures pour la faire revenir à Lui. Satan, devant tant de Sollicitude, aurait dû revenir à Dieu, s’affranchir des ténèbres qui perdent son esprit.
Mais, l’orgueil de Lucifer fut plus fort : perdre sa puissance de domination sur ce Monde fut au-dessus de ses moyens, lui qui considère la Terre comme son Fief et non comme celui du Christ.
« Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. » (Matthieu IV/2).
Pourquoi ces quarante jours et ces quarante nuits, pourquoi ce chiffre 40 ? Le Christ, pendant quarante jours et quarante nuits, vécut comme un homme, c’est-à-dire (nuit et jour) comme tous les hommes. Car, Il ne vivait pas comme tous les hommes, donc Il vécut comme un homme, c’est-à-dire que les Puissances divines, les trois qui président aux sept forces naturelles de la Terre, étaient absentes en Lui, n’y rayonnaient plus. Il en fallait donc une quatrième. Il y en eut donc une quatrième qu’on peut tout simplement dire : celle de l’homme tout court pour que Satan, sentant le Rayonnement du Christ diminué, même disparu, put s’approcher de Lui.
IL « eut faim ». Qu’entendre par là ? Pouvons-nous nous mettre à la place du Christ qui ne fait qu’Un avec son Père et qui, isolé dans ce Monde, ne vivait que dans la Communion avec le Ciel ? Privé de cette Communion, Il eut donc faim de joie spirituelle, faim d’Amour divin, faim de vivre toute la Vie de l’Esprit si largement ouverte en Lui et qui L’a soutenu sur la Terre. « Jésus eut faim », tâchons, autant que se peut, de nous mettre à la place du Christ, le Divin sur Terre. Le Divin, qui pendant 40 jours et 40 nuits, fut privé de sa divinité. Il eut faim de la retrouver, c’est-à-dire de communier avec Son Père, de répandre toute la plénitude de sa Vie Spirituelle, les Elans de sa Grande Âme.
Et le tentateur s’approchât, fier de sa puissance devant le Christ diminué dans la sienne. Satan parle comme un maître : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » (Matthieu IV/3). Satan exulte, sachant que le Christ ne pourra rien puisqu’il sait, maintenant, que la Puissance du Christ n’est plus là. Mais Jésus lui réplique, dans un élan de Foi où toute sa Divinité se révèle :
« Il est écrit que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute Parole qui sort de la Bouche de Dieu.» (Matthieu IV/4).
A cette réplique le Diable ne répond pas.
« Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple. » (Matthieu IV/5)
Qu’entendre par là ? Quelle Ville Sainte ? Satan se place ironiquement dans la Ville Sainte. Mais est-elle Sainte la Ville Sainte ? Non ! Puisque les hommes sont aux ordres du Prince du Mal. (C’est l’ensemble des Eglises humaines). Si elle était vraiment la Ville Sainte du Ciel, Satan ne pourrait y pénétrer.
Et l’orgueil de Satan ne connait plus de bornes. Il nargue dans le délire de sa puissance :
« Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera des ordres à ton sujet », c’est-à-dire, au sujet du Christ Lui-même. « Ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre. » (Matthieu IV/6 et Psaume VIIII/11 et 12). « Ils » c’est-à-dire les Anges noirs, les Anges de Satan.
Satan n’avait d’autre idée, ce faisant, que de montrer à Jésus sa domination sur toute la Terre et il le fait d’une telle manière qu’il défie Dieu et Son Fils par son langage.
Mais en vain, car Jésus lui dit :
« Il est aussi écrit : Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu. » (Matthieu IV/7).
« Le diable », alors, « le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses si tu te prosternes et m’adores. » (Matthieu IV/8 et 9).
« Jésus lui dit : Retire-toi Satan ! Car il est écrit : TU ADORERAS LE SEIGNEUR, TON DIEU, ET TU LE SERVIRAS LUI SEUL. Alors le Diable Le laissa. » (Matthieu IV/10 et 11).
La sérénité du Christ, devant la puissance terrestre de son adversaire, fit tomber aussitôt l’orgueil de Satan. Un recul s’opéra en le Prince du Mal devant la Sérénité de Celui qu’il croyait, dans son fol orgueil, tenir en sa possession. Satan comprit qu’il s’était trompé sur lui-même, mais quand, retiré du Christ, il retrouva toutes ses forces, son orgueil ne fut pas abaissé pour cela.
Jésus retrouva toutes les Puissances de Sa Divinité, et « VOICI QUE LES ANGES VINRENT TOUT PRES DE LUI ET LE SERVIRENT ».
La Tentation de Jésus, suite. Notes de Mr Petit
Le Christ n’a pas été tenté. On dit qu’il fut tenté parce que Jésus, pour laisser Satan venir à Lui, s’était diminué dans Sa Puissance. Sans cela, Satan n’aurait pas pu approcher le Christ. Car Jésus était le BIEN, la Puissance du Bien contre le Mal, et il est de toute raison que le Bien est plus fort que le Mal. Et le Bien, qui est du Christ la Puissance, n’aurait fait du Mal « qu’un’ bouchée ».
Jésus n’a pas été tenté. Il a tout fait pour la créature et pour faire voir à Satan son orgueil devant la Modestie du Premier Fils de Dieu, son antagoniste.
Question : Jésus a-t-Il vraiment quitté Sa Divinité ?
Réponse : Il s’est défait de cela par Sa Puissance. Il l’a paralysée.
Le Christ a voulu être un être tout court : Il l’a été. Il n’a rien changé de Lui-Même. Il a voulu être comme cela. Quand Dieu paraît devant Moïse, croyez-vous que ce soit Dieu ? C’est la même chose. Et Dieu, quand Il Se présente à Ezéchiel, à Abraham, à Moïse, à Jacob, IL VEUT ÊTRE COMME IL EST, un point c’est tout.
Réflexion : Il se diminue ?
Réponse : Il ne Se diminue pas. IL EST COMME IL VEUT ETRE ; un point c’est tout. C’est Sa PENSEE. Elle Se présente Telle qu’il est écrit dans les Ecritures, un point c’est tout. DIEU FAIT CE QU’IL VEUT, et c’est LUI, même sous l’apparence d’un être « le plus homme » qu’on puisse imaginer, c’est LUI, C’EST DIEU.
Vous en avez maintes preuves dans la Bible. Ce qu’on lit dans la Bible, on ne l’analyse pas. On lit, et puis c’est tout : il faut chercher. On dit : c’est une image et on s’arrête ; mais une image, il faut savoir ce qu’elle contient de vérités !
Si vous voyiez vous-même quand vous avez certaines pensées, si elles sont orgueilleuses, vous êtes un autre vous-même et vous êtes vous-même ; mais si vous avez l’humilité et que, cette humilité, vous en ayez à certains moments des manifestations, par ce que vous créez, vous êtes un autre être, qui sort de vous, et pourtant c’est vous-même. Nous sommes des microcosmes. Dieu est le macrocosme.
Jésus ne quitte pas Sa Divinité. IL VEUT ETRE AINSI, c’est tout.
Si vous voulez être bon, vous donnez cette apparence à ceux qui viennent à vous pour donner cette impression. Jésus conservait toute Sa Puissance.
Dieu crée par Sa Pensée. JESUS A AGI PAR SA PENSEE.
Réflexion : Comment comprendre « Il eut faim » ?
Réponse : Oui, Il eut faim des Choses d’En-Haut, Il eut faim, pour ainsi dire, de Lui-Même. Car, s’étant diminué, s’Il Se reconnaissait dans la diminution qu’Il avait faite de Lui, Il avait hâte de Se retrouver Tel qu’Il est.
Il n’avait pas faim des choses d’en-bas, puisqu’Il pouvait s’en passer. Car le Christ pouvait vivre sans manger, et s’Il mangeait, c’était, en certains cas, pour Se mettre à l’unisson des autres.
Il avait tous pouvoirs pour être ce qu’Il voulait. Alors, on ne peut pas dire qu’Il avait faim. Nous tombons encore dans ce qui est de l’Esprit, en plein. C’est tout ce que je viens de vous dire.
« Le tentateur s’étant approché lui dit : Si tu es Fils de Dieu, ordonne à ces pierres qu’elles deviennent des pains ». (Matthieu IV/3).
Ici, il faut prendre la lettre totalement. Qu’est-ce qu’il voit, Satan ? Il ne voit que les choses matérielles. Il est sûr que le Christ n’a pas l’envergure pour pouvoir faire ce que Satan Lui demande. Mais le Christ s’adresse à Son Père et confond Satan par Son humilité. Ce passage justement est merveilleux.
« Jésus répondit : Il est écrit : L’homme NE VIVRA PAS DE PAIN SEULEMENT MAIS DE TOUTE PAROLE QUI SORT DE LA BOUCHE DE DIEU ». (Matthieu IV/4 et Deutéronome ch. 8, v 3).
Oui, Il le confond par Son Humilité. Il a l’air de lui dire : Il n’y a pas que le pain qui nourrit, c’est la Parole de Dieu. Et toi, ce sont les choses matérielles qui te prennent et tu crois triompher par elles, quand Moi, Je suis en dehors d’elles et que « MON PAIN », c’est DIEU.
« Le diable le transporta dans la ville sainte, le place sur le haut du temple ». (Matthieu IV/5).
Il ne Le transporta pas. Jésus le suivit. Et c’est parce que Jésus le suivit qu’on dit « transporter ».Comment voulez-vous que Celui qui est le plus Grand après Dieu Se laisse transporter par celui qui est le plus bas ici-bas ?
Question : Que veut dire Satan quand il dit : « Si tu es fils de Dieu, jette-toi en bas » ? C’est à la lettre cela ?
Réponse : Oui, c’est la lettre.
« Car il est écrit : Il donnera des ordres à ton sujet, à ses anges, et ils te porteront sur les mains, etc. ». (Matthieu IV/6).
Oui, c’est écrit dans la Bible cela. Bien sûr, c’est Satan qui parle, mais Jésus n’avait pas besoin de ses Anges. Il était toujours entouré d’Anges. Alors, il était porté par ses Anges : c’est une image.
« Jésus lui dit : Il est aussi écrit : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ». (Matthieu IV/7).
L’Humilité de Jésus est magnifique pour convaincre et pour écraser l’orgueil de celui qui se targuait de faire du Christ ce qu’il voulait. L’orgueil, là, est flagrant : l’orgueil de Satan.
« Le Diable le transporta encore sur une montagne très élevée et lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses si tu te prosternes et m’adores ». (Matthieu IV/8 et 9).
Comment voulez-vous que Satan Lui fasse voir la Puissance des Grands de cette Terre et leur gloire ?
Jésus, de toujours, savait ce qu’il en était. Et voyez comme celui qui a traduit n’a pas compris au fond ce qu’est le Christ et ce qu’est Satan. Il fait de Satan le dominateur, sans aucune restriction, quand au fond Jésus, même diminué considérablement, avait toujours Sa Force en Lui. Il n’avait qu’à y penser pour écraser celui qui était devant Lui.
Mais Il veut, ne l’oublions pas, lui donner une leçon de modestie, et c’est tout, au fond, le fond de Son Séjour au désert. Comme Il est venu prêcher aux hommes qu’ils devaient vivre loin de l’orgueil et être humiliés, de même, s’Il l’a fait aux hommes, Il l’a fait aussi aux démons dont le Maître est Satan.
Il leur conseille, à Sa Manière, ce qu’ils doivent être pour revenir à ce qu’ils étaient et qu’ils ont perdu pour combien de temps.
« Jésus lui dit : Retire-toi Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras lui seul ». (Matthieu IV/10).
« Alors le Diable le laissa ». (Matthieu IV/11).
Un recul s’opéra en le Prince du Mal devant la sérénité de Celui qu’il croyait, dans son fol orgueil, tenir en sa possession. Il voit qu’il n’est arrivé à rien.
Réflexion : Mais on dit dans Luc IV/13 : « Après l’avoir tenté de toutes ces manières, le diable s’éloigna de lui jusqu’à un moment favorable ».
Réponse : C’est faux. Quel moment favorable ? Il n’y en a pas, d’après ce qui est écrit et que vous venez de lire.
Satan se retire, n’étant pas arrivé à ce qu’il voulait, mais conservant toujours son orgueil, son désir de dominer la Terre. Il se retire. Il est, comme avant, ce qu’il est. Jésus n’a aucune influence sur lui.
Alors, c’est celui qui a traduit qui a pris ça sous son bonnet : cela ne tient pas debout. Très difficile à traduire les langues orientales. Alors, il y a des choses inutiles, mais les idées sont bonnes. C’est comme si vous avez quelque chose à faire, à analyser par l’esprit. Vous avez l’idée, vous savez ce que vous allez écrire, mais quelques fois vous ajoutez des choses qui ne sont pas de l’inspiration pure. C’est vous qui ajoutez. Là, c’est pareil.
« Alors le diable le laissa ». (Matthieu IV/11).
Jésus a vaincu le Mal. Un dieu comme Lui vainc toujours le Mal. Jésus est venu pour nous « sauver », mais en disant rien que « sauver », cela dit bien qu’Il est plus fort que le Mal.
Dans la Tentation de Jésus au Désert, Satan fait échec au Christ pour contrebalancer la Puissance du Christ ici-bas, puisque le Mal progresse sur la Terre et qu’alors, lui, Satan, devient de plus en plus fort. Il espère que le Mal ira crescendo et qu’alors la Puissance du Christ ici-bas diminuera d’autant.
Mais on peut se demander pourquoi un tel état d’esprit, car on ne peut ignorer que le Mal n’est que passager et que le Bien est éternel, puisque c’est Dieu qui en est le Représentant Infini.
Devant un tel état d’esprit ne peut-on pas conclure que c’est l’orgueil qui a aveuglé Satan ? Sans aucun doute. C’est ainsi que de descente en descente, Satan, l’ange déchu, est tellement tombé dans la matière, et son orgueil en a grandi d’autant, qu’il n’a plus la connaissance réelle des Choses Infinies, et il se croit de taille à résister à Dieu et au Christ.