Les ouvriers loués à différentes heures

Comment définir ce qu’est le Royaume des Cieux d’après cette Parabole ?

« Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne.

« Il convint avec eux d’un denier par jour, et il les envoya à sa vigne. » (Matthieu XX/1 et 2.)

Mais qui est le maître de maison ? C’est Dieu, qui, depuis le commencement, a envoyé des ouvriers dans Sa Vigne.

Et pour ce labeur, Il convint avec eux d’un salaire : un denier.

« Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d’autres qui étaient sur la place sans rien faire.

« Il leur dit : Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable.

« Et ils y allèrent. » (Matthieu XX/3 à 5.)

Mais tous ne répondent pas à Dieu aux premières lueurs du matin. Ils ne sont pas prêts à écouter Dieu, à œuvrer dans Sa Vigne. Certains se sont attardés à ceci, à cela, et n’ont nullement tressailli à l’Appel de Dieu.

C’est pourquoi ils ont attendu la troisième heure avant d’aller à la Vigne.

Et ceci se reproduit à la sixième heure et à la neuvième heure, puisque les hommes s’égarent sur les sentiers de cette Terre et s’inquiètent premièrement de leur vie matérielle avant de penser à Dieu. Ce qu’exprime la suite de la Parabole :

« Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même.

« Etant sorti vers la onzième heure, il en trouva d’autres qui étaient sur la place, et il leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire ?

« Ils lui répondirent : C’est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il. » (Matthieu XX/5 à 7.)

Vers la sixième et vers la neuvième heure Il trouva encore des ouvriers à louer pour Sa Vigne. Et ceux de la onzième heure, c’est-à-dire de la dernière heure de la journée, disent qu’ils sont là, oisifs, parce que personne ne les a engagés. S‘ils sont là à ne rien faire, c’est que la Vérité leur est inconnue et, quand Dieu les rencontre désœuvrés à la fin du jour, ils se décident enfin à venir à Lui.

« Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers.

« Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier. Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage ; mais ils reçurent aussi chacun un denier.

« En le recevant, ils murmurèrent cintre le maître de la maison, et dirent :

« Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur.

« Il répondit à l’un d’eux : Mon ami, je ne te fais pas de tort ; n’es-tu pas convenu avec moi d’un denier ?

« Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner à ce dernier autant qu’à toi.

« Ne m’est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux ? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon ?

« Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. » (Matthieu XX/8 à 16.)

Or les premiers murmurent quand l’intendant commença à rétribuer ceux qui s’étaient présentés à la dernière heure.

Que penser de tout cela ? Comment les ouvriers de la première heure ne reçoivent-ils pas davantage que ceux de la dernière heure ? Et comment les derniers sont-ils payés les premiers ?

Il faut savoir que le salaire convenu entre Dieu et les ouvriers, qu’ils soient du matin ou de la troisième, sixième, neuvième ou onzième heure, ce salaire est le même, un denier.

Mais que représente ce denier promis par Dieu à ceux qui Le servent ? Eh bien, c’est l’Eternité ! Que l’on obéisse à Dieu dès le lever du jour, ou qu’on le fasse en cours de journée, ou même encore plus tard, lorsqu’on est arrivé à la Perfection, c’est l’entrée dans l’Eternité.

N’est-ce pas merveilleux la Bonté de Dieu, qui permet à tous Ses Enfants retardataires ou non, d’accéder à l’Eternité où le Bonheur est Parfait ! Car pour s’ouvrir les Portes de l’Eternité que faut-il ? Il faut un état de Perfection. Il faut des mérites que chacun doit avoir. Certains les acquièrent rapidement, d’autres mettent beaucoup plus de temps. Mais qu’ils mettent beaucoup ou peu de temps, c’est toujours à l’Eternité qu’ils aboutissent ; et c’est là la signification de la Parabole.

Quant aux derniers, ils ont été enseignés par les premiers, qui se sont efforcés de ramener à Dieu ceux qui s’étaient éloignés de Lui. En somme les premiers, qui avaient la Lumière, ont fait avancer ceux qui ne l’avaient pas. Ils les ont éclairés, aidés à gravir le Bon Chemin, Celui qui conduit à Dieu. Et ces derniers entrent dans l’Eternité les premiers, avant ceux qui les ont enseignés. Les premiers, eux, n’entreront dans l’Eternité que lorsqu’il ne restera plus personne à pousser devant eux. Alors ce sera leur tour. Ils ne laisseront personne derrière eux.

Voilà pourquoi « les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. »

Mais « il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père », a dit le Christ.

Elles illustrent la compréhension plus ou moins profonde de l’Infini, car il y a Perfection et Perfection.

Là-Haut les êtres ne vivent que par Dieu. Certains Le pénètrent plus idéalement que d’autres, mais tous sont heureux infiniment, parce que les derniers sont heureux de la félicité des premiers. Ceux-ci révèlent aux derniers leur connaissance de Dieu. Les derniers sont donc heureux comme s’ils étaient les premiers eux-mêmes.

Tous les Enfants de Dieu connaîtront un jour l’Eternité. Dieu l’a prévu ainsi. Tous Ses Enfants quand ils auront consenti à travailler à la Vigne du Seigneur, c’est-à-dire quand, tôt ou tard, ils seront parvenus à la Perfection, auront l’Eternité en partage. L’Eternité, le Bonheur Idéal, car il n’est pas possible d’avoir un plus grand Bonheur que Celui de l’Eternité.

L’Amour de Dieu pour chacune de Ses Créatures est Infini et Sa Sagesse illimitée. Dieu sait de quoi Ses Enfants ont besoin et, quand ils s’en sont rendus dignes, Il le leur donne avec une abondance qui dépasse tout ce que l’on peut concevoir.

Dieu est l’Infini et toutes Ses Perfections sont Infinies

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