« Ton œil est la lampe de ton corps. Lorsque ton œil est en bon état, tout ton corps est éclairé ; mais lorsque ton œil est en mauvais état, ton corps est dans les ténèbres.
« Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit ténèbres.
« Si donc tout ton corps est éclairé, n’ayant aucune partie dans les ténèbres, il sera entièrement éclairé, comme lorsque la lampe t’éclaire de sa lumière. » (Luc XI/34 à 36.)
Qu’a voulu dire le Christ en S’exprimant comme Il l’a fait ? Et qui, aujourd’hui, se soucie de ce qu’Il a dit ? Pourtant n’est-Il pas le Messie, l’Envoyé de Dieu, le Sauveur des hommes et de la Terre ? Ses Paroles ne sont-elles pas Esprit et Vie ? Il est donc primordial d’en pénétrer le sens, d’en connaitre la portée.
Or, que signifient-elles ? En parlant de l’œil de si saisissante manière, Jésus veut nous faire sentir combien il est grave pour l’homme d’avoir des yeux et un regard. Et pourquoi ?
Parce que la Terre est l’expression du Mal et que le Mal s’y présente sous toutes ses formes et partout : dans les maisons, dans les rues, aux vitrines, dans les spectacles, sur les journaux, les revues, les affiches, enfin en tous les domaines des activités humaines. En somme n’est-ce pas un flot de bassesses ici-bas ? Et celles-ci sont tout à fait opposées à ce qui est de l’Ame divine, à ce qui est de Dieu. Voilà la raison pour laquelle il est si lourd de conséquences d’y laisser s’y appesantir nos regards.
Aussi Jésus entend-Il nous frapper profondément en S’énonçant de la sorte.
Ne va-t-Il pas jusqu’à déclarer :
« Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. » (Matthieu XVIII/9.)
Or pour l’homme qu’y a-t-il de plus précieux que ses yeux, que sa vue ?
Faut-il donc que les choses impures lui soient néfastes pour que Jésus affirme :
« Mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans le feu de la géhenne. » (Matthieu XVIII/9.)
De nos jours nous avons une fâcheuse tendance à tolérer dans notre entour tout ce qui ressort de l’impudicité. Nous n’avons plus de recul devant ce qui avilit l’homme et la femme, et c’est même communément admis dans notre civilisation décadente, ce qui la condamne, et de façon écrasante devant Dieu. Où va donc aller cette génération qui se satisfait de manifestations la rabaissant au rang de l’animal et pis encore ?
Où trouve-t-on la noblesse, la pureté, en un mot la beauté du regard ?
Pour nous, écoutons la Voix du Christ, sévère, résonner sur ce monde :
Si tu aimes à regarder ce qui est malsain, si tu ne cherches que cela, il vaut mieux pour toi perdre la vue, car alors tu es impur et ton corps est ténèbres, et grandes sont les ténèbres qui sont en toi. Ton regard les reflète dans toute leur nuit. Tu es dans le Mal.
Qu’ils sont tristes ces regards remplis d’un trop-plein du Mal ! Au point de vue spirituel ils sont considérablement amoindris. Ils ne brillent pas de la Lumière divine qui devraient les éclairer, leur infuser une expression claire et légère, ils sont sombres, alourdis, inquiétants.
En effet, le regard est significatif. Il révèle une personnalité soit en Bien, soit en Mal. Jésus le signale. C’est dans le regard, dans les yeux qu’on décèle ce qu’est l’individu. L’œil est le miroir où l’on voit si la personne est dans le Bien ou si elle est dans le Mal. Le regard fait apparaître à l’homme, l’homme qu’il a devant lui :
« L’œil est la lampe du corps. »
Soyons donc sur nos gardes car la souillure peut venir du dehors. Vous voyez, vous entendez ; eh bien oui, et tout correspond à l’intérieur. S’il y a quelque chose de laid, de trouble, il faut s’en écarter. La personnalité n’a qu’une face. Elle est intérieure, car la personnalité existe toujours et c’est la pensée qui la gouverne ; mais de l’intérieur ou de l’extérieur vous êtes coupables de tout ce que vous faites de Mal.
Il faut lutter contre le Mal et cela depuis le commencement du jour jusqu’à la fin, et recommencer chaque matin. Vous êtes répréhensible si vous restez sur des aperçus qui ne sont pas beaux à voir.
Si la société est mal construite, c’est de notre faute, ce n’est pas la faute de Dieu. Certes nous sommes tellement inféodés au Mal que sans nous en douter même, et persuadés peut-être que nous sommes des purs, nous pactisons avec lui : une pensée, un mot, un regard, une image, une habitude, cela suffit.
Alors nous devons fuir ce qui est impudique, détourner immédiatement les yeux, dès que nous l’apercevons.
Cependant la pensée permet au regard des choses belles, pures. Alors tout naturellement les yeux délaissent ce qui est indécent, quand la personne se met en devoir de vouloir éviter ce qui est Mal.
Ne vous arrêtez qu’à ce qui est pur ; détachez-vous de ce qui est sensuel, de ce qui pourrait blesser vos yeux. Recherchez la Pureté partout : dans le geste, le regard, le langage, l’art, la lecture, les spectacles, la mise, en un mot dans tout.
Si ton regard consent à ne contempler que ce qui est beau, pur, sublime, tu seras dans la Vérité, parce que la Vérité est en Dieu ; qu’elle ne se dévoile qu’aux justes, qu’à ceux qui le méritent. Tu ne seras donc pas dans les ténèbres, mais dans la Lumière, et ton œil en sera le miroir, le reflet.
Si ton œil est dans la Lumière et si tu as foi en ce qui est vrai, en ce qui est de Dieu, tu es en pleine Lumière. Ce qui est de la Terre est en dehors de toi. Alors la Lumière sera non seulement en toi mais tu la rayonneras. Tu verras et tu comprendras tout autrement.
Si tu crois intérieurement, alors tu ne contempleras que ce qui est beau, bien, pur, ce qui plaît à la Lumière qui est en toi.
Méfions-nous donc de tout ce qui est impur, et qui laisse sur notre corps-esprit des traces accablantes puisqu’elles sont basses.
Il faut s’élever par l’Ame. Faites cela et vous serez éclairés. Nous sommes dans les ténèbres quand nous ne vivons pas par elle qui est Lumière.
Que notre cœur soit pur et nos yeux dans la Lumière et nous nous préserverons de redoutables dangers. Nous accomplirons la Parole de notre Adorable Sauveur, le Christ.