Les hommes croient communément que Dieu les a créés en chair et en os. Forts de cette conviction, ils se laissent aller à toutes les défections, à toutes les fautes.
En effet, si Dieu nous a donné un corps de chair, pourquoi le contrarier dans ses besoins ? Combien trouvent normal d’y répondre ? L’homme ignore que sa chair vient de lui-même par ses erreurs en contrevenant aux Lois divines. Elle est l’ouvrage de ses mains et non celui de Dieu.
Comment penser que Dieu dans Sa Bonté et Sa Justice aurait pu vouloir notre état matériel sujet à tant de souffrances, de limitations, de décrépitudes. La chair nous abaisse. Nous en dégager par nos vertus et nos mérites, recouvrer ainsi la Vie de l’Esprit doit être uniquement notre but. Car Dieu est Esprit et Il nous a créés esprits à Son Image.
Mais nous n’avons plus le souvenir de notre naissance céleste. Alors esprits remplis de Beauté, nous allions, rapides comme la pensée, dans l’Harmonie et la Lumière, emportés par des activités idéales au milieu des Œuvres divines. Dieu n’avait rien négligé pour que nous soyons à jamais dans le Bonheur.
Ce corps de chair est bien le signe de notre chute. En satisfaisant ses bas appétits, nous aggravons notre déchéance, nous pactisons avec le Mal, nous sommes de plus en plus loin de Dieu. Songer à quoi nous nous exposons ne nous intéresse guère, sinon nous aurions peur de nos futures réincarnations. N’invoquons aucune excuse. Ne disons pas « C’est Dieu qui nous a créés ainsi » pour valider nos excès coupables. Non, ce n’est pas Dieu l’Auteur de notre corps de chair, c’est nous, par les effets de nos péchés. Il faut que nous le sachions.
Luttons contre nous-mêmes, élevons-nous au-dessus de nous-mêmes, retrouvons des prérogatives plus hautes que celles de l’homme charnel, de l’homme d’aujourd’hui.
Il n’y a pas de résurrection de la chair. A la mort, elle disparaît dans la terre, pour toujours. La seule Résurrection, c’est de nous libérer de ce corps de poussière pour vivre par l’Esprit, c’est-à-dire par l’Ame : il n’y a pas d’autre Résurrection.
Nous sommes des morts. Le Christ l’a dit par ces paroles si profondes : « Laissez les morts ensevelir leurs morts » (Matthieu VIII/22). Même heureux ici-bas, Dieu considère que nous souffrons, tellement nous sommes loin de Sa Vie, la Vie de l’Esprit, la Vraie Vie à laquelle Il nous destine.
Dieu est la Compassion même. Quand le saurons-nous comme certains Etres d’En-Haut qui descendent avec Amour, nous éclairent dans nos ténèbres ?
Amour de Dieu, Amour des Cimes Eternelles, que vous êtes méconnu en ce monde !
Quelles épreuves nous faudra-t-il subir pour nous détacher de ce corps de mort, nous purifier, revenir enfin au Chemin qui nous ramènera à la Vie de l’Esprit ?
Ne soyons pas esclaves de notre corps de chair ; devenons l’homme spirituel qui écoute son Ame-conscience, atteint au surhomme, s’ouvre ainsi la Route des Cieux. Il le faut. C’est notre raison de vivre ici-bas. Il n’y en a pas d’autre devant Dieu, et la Terre sera un Eden.